Cirsium arvense (L.) Scop 1772

Ce Cirse des champs est une plante vivace à tige dressée, raide, ramifiée, haute jusqu’à 100 (150) cm. De la famille des Asteraceae, ce cirse fleurit dès le mois de mai et jusque fin juillet avec une possible remontée en septembre suivant les conditions locales.
La tige est pleine, verte parfois lavée de rougeâtre, de section anguleuse et d'une consistance coriace. Elle est lisse, glabre, ni ailée, ni épineuse.
Les feuilles alternes sont simples, entières, coriaces, elles présentent une base simple ou légèrement décurrente. Le limbe est coriace, glabre aussi bien à l’avers qu’au revers, la face supérieure vert foncé, l'inférieure concolore à verdâtre, éventuellement grise-tomenteuse, éventuelle présence d'une pilosité blanchâtre. La marge est dentée, prolongée d’épines raides, piquantes.
Les fleurs sont des capitules (amalgame de fleurs élémentaires, les fleurons, tous regroupés sur un plateau), de petite taille, 1 à 2 cm, groupés aux sommets des tiges. Le pédoncule floral est lisse, glabre. Les fleurs des capitules sont toutes tubulées, roses, rougeâtres, mauves ou violettes.
L'involucre, sphérique puis ovoïde, est formé de bractées disposées régulièrement, en tuile, qui resteront parfaitement appliquées contre les fruits, les achaines à pleine maturité.
Ces bractées sont glabres, lancéolées avec une extrémité pointue, légèrement retroussée.
Les akènes sont ovales, lisses, glabres, comprimés, et légèrement tronqués au sommet qui portent une aigrette blanche composée de plusieurs rangées de soies plumeuses, vite caduques.
Une vivace, qui s’appuie sur un système racinaire composé de rhizomes horizontaux, les réserves de la plante, et de racines verticales profondément ancrées dans le sol, un système racinaire particulièrement dense qui permet à ce Cirse des champs de se propager très rapidement, de manière plus ou moins circulaire, une plante très difficile à éradiquer une fois bien implantée. Toute la partie aérienne de la plante meurt à la mauvaise saison (plante géophyte), pour réapparaître dès les beaux jours grâce aux réserves accumulées dans les rhizomes.

Un grand cirse, extrêmement fréquent aux bords des chemins, routes, champs, cultures, friches de basses et moyennes altitudes jusqu’environ 1500 2000 mètres d’altitude.

Chardon des champs, Chardon du Canada ou encore Chardon des vignes, quelques noms vernaculaires pour désigner ce cirse, noms communs peu rigoureux car cirses et chardons, bien que très proches et de la même famille, présentent tout de même une petite différence, assez simple à visualiser : les aigrettes ou pappus des achaines. Chez les cirses, genre Cirsium, ces pappus sont composés de poil plumeux, quant aux chardons, genre Carduus, ces derniers sont formés de poils simples.

Le Cirse des champs, une plante hôte très attirante pour de très nombreux insectes qui, attirés par le parfum de la plante, colonisent sans relâche ses nomreuses fleurs pour en croquer les grains de pollen.
On y trouvera bien sur toute la panoplie des mouches, abeilles, bourdons et autres syrphes, mais aussi quelques coléoptères comme ce "Cycliste aux grosses cuisses" ou encore cette myriade de petits coléoptères floricoles qui se délectent du pollen des fleurs de cette plante hôte, minuscules coléoptère d'à peine 2,5 mm, noir brillant, de la famille des Meligethinae, Meligethes aeneus ou Brassicogethes aeneus, le Méligèthe du colza.

      Le Dico local !

aigrette (n. fém.) : touffe de poils portée par un akène (le fruit), contribuant à sa dissémination par le vent. RETOUR

akène, achaine ou achène (n. masc.[ak&n]) : fruit sec ne s’ouvrant pas spontanément et contenant généralement une seule graine (par ex. la noisette). RETOUR

géophyte (adj. et n. fém.) : plante vivace dont la survie d’une saison à l’autre se fait par des bourgeons situés dans le sol. C’est le cas des plantes à bulbe. (= cryptophyte) RETOUR

pennatifide (adj.) : caractérise le limbe de la feuille simple dont les sinus atteignent environ la moitié du demi-limbe. RETOUR