Arion rufus Wolf 1803

C'est une limace au corps non segmenté, long jusqu'à 15 cm pour 2 de large lorsqu'elle est totalement étalée. Le manteau à l'avant est granuleux non ridé contrairement au reste du corps fortement marqué de profonds sillons longitudinaux mais sans la présence d'une crête contrairement à Limax cinereoniger.
Dans sa partie antérieure, le manteau présente une ouverture, l'orifice respiratoire ou pneumostome qui communique avec la cavité paléale qui fait office de poumon.

Sur la tête, les deux tentacules supérieurs supportent les yeux, les deux inférieurs, plus petits, détectent l'environnement, les odeurs. Ces deux paires de tentacules se rétractent au moindre contact ou mouvement suspect dans son environnement.
Sans réel pied, elle se déplace par contractions successives de la base sur un film de mucus qu'elle sécrète tout en se déplaçant. Tout son corps est enduit de ce mucus qui lui évite la déshydratation et, éventuellement, pour repousser d'éventuels prédateurs. Son activité est essentiellement nocturne, mais on peut tout de même l'observer de jour, par temps pluvieux. Pendant toutes les périodes de sécheresse, elle se cache dans des endroits frais attendant patiemment les prochaines pluies ou fortes rosées. Aux températures inférieures à 5°, elle s'enterre profondément dans le sol.

Elle se nourrit en râpant ses aliments grace à une pseudo langue rapeuse : la radula ; son régime est très varié il se compose de toutes sortes de végétaux vivants ou morts, feuilles et parfois racines, champignons et même déjections, cadavres, et peut vite devenir nuisible sur diverses cultures et au jardin car sa préférence ira toujours pour une bonne et tendre salade !

C'est une limace, et comme tous les membre du genre, elle est hermaphrodite mais nécessite tout de même une fécondation croisée pour la fertilisation des œufs. Cette fertilisation, la copulation, s'effectue les deux partenaires enroulés l'un autour de l'autre, les organes génitaux expulsés du manteau. Environ 150 œufs sont pondus dans des environs préservés de la sécheresse, ils sont sphériques, 2 à 3 mm, blanchâtres, mous. L' éclosion a lieu après quelques semaines, les petites limaces ne mesurent pas plus d'une dizaine de millimètres.

Quant à sa coloration, elle peut être très variable, orangé uni, brun-orangé ou brun-rouge uni tel qu'on la connaît généralement, mais aussi toute une palette et déclinaison jusqu'au brun noir ou noir profond, ce qui finalement rend la détermination de cette limace bien compliquée.

On donne (donnait) souvent :

- A. rufus orangée, 15 cm (de plus en plus rare, supplantée par A. vulgaris),
- Arion ater noire,15 cm,
- Arion lusitanicus ou A. vulgaris, 10 cm, très variable de coloration mais jamais noire.

Mais en fouillant un peu, on peut trouver sur le site :

White-McLean, J.A. (September, 2011). Terrestrial Mollusc Tool. USDA/APHIS/PPQ Center for Plant Health Science and Technology and the University of Florida. [18/02/2020] - < http://idtools.org/id/mollusc >

(traduction faite par le moteur en ligne..)

<< Cette limace appartient à un complexe d'espèces qui ne peut être différencié qu'en disséquant les organes génitaux. Il existe trois espèces dans ce complexe (groupe Arion ater): Arion ater, A. rufus et A. vulgaris. Ces espèces de limaces ont une longueur de 75 à 180 mm à maturité. Elles peuvent être de couleur brun foncé, noir, orange ou rougeâtre. Elles sont grosses et volumineuses avec de longs tubercules bien sûr sur le côté et le dos. Les juvéniles de ces espèces ont une gamme de couleurs encore plus large et se distinguent des adultes matures par la présence de rayures latérales....
Les techniques moléculaires peuvent également être utilisées pour identifier les membres de ce groupe. >>

Bref, notre Arion rufus fait partie du complexe " Groupe Arion ater " qui englobe : Arion rufus, Arion ater Arion vulgaris que l'on ne peut séparer que par un examen des organes génitaux ou de techniques moléculaires....

Et, de plus, autre article : " Mating of the slugs Arion lusitanicus auct. non Mabille and A. rufus (L. ): Different genitalia and mating behaviours are incomplete barriers to interspecific sperm exchange " à lire Journal of Molluscan Studies Oxford < https://academic.oup.com/mollus >

<< La grande limace connue sous le nom d'Arion lusitanicus (ou A. vulgaris) est un ravageur important qui se propage dans une grande partie de l'Europe. Arion rufus disparaît aux sites où A. lusitanicus a établi de fortes populations. La découverte d'intermédiaires morphologiques suggère qu' A. Lusitanicus s'hybride avec A. rufus, mais l'accouplement interspécifique n'a pas été prouvé. >>

      Le Dico !

hermaphrodite (adj. et n. masc.) : qui est doté des attributs masculins et féminins. RETOUR

manteau (n. masc.) ou paléal (du lat. palla manteau) : tégument plus ou moins épais de divers animaux (Tuniciers, Mollusques, Brachiopodes) protégeant la masse viscérale et qui est souvent à l’origine de sécrétions carbonatées (coquilles, granules internes, plaques). RETOUR

pneumostome (n. masc.) : chez les limaces, orifice respiratoire situé à l'avant du manteau qui permet à l'air de pénétrer dans la cavité paléale, qui fait office de poumon. RETOUR

radula (n. fém.) : chez les Mollusques (sauf les Bivalves), ruban lingual charnu garni de rangées de dents cornées, à fonction préhensile et masticatrice. RETOUR