Agrius convolvuli Linnaeus 1758
Herse convolvuli Linnaeus 1758

Le Sphinx du liseron, un papillon, à l'envergure plutôt impressionnante pour nos contrées, de 80 à 120 mm pour les plus imposants, qui se nourrit en vol stationnaire à l'aide de sa longue trompe, plus longue que le corps, le soir au crépuscule, à la manière du Papillon colibri le Moro-sphinx.
C'est d'ailleurs ce qui caractérise le mieux les membres de cette petite famille des Sphingidae : une très longue trompe pour aller pomper le nectar au fond des fleurs de la plante nourricière. Une trompe si longue et si précieuse qu'à l'état nymphal cette spiritrompe est enveloppée dans un fourreau libre, une longue gaine incurvée à l'extérieure de la chrysalide, comme une anse.
Les ailes antérieures sont gris-brun à gris-bleuâtre, dessinées de marques indistinctes ; les postérieures plus nettement dessinées de bandes gris-noir.
Le dessus de l'abdomen est annelé de blanc, de noir et de rose vif. En réalité, le papillon au repos ne présente qu'une coloration gris terne plus ou moins foncé, un camouflage parfait, celui-ci immobile sur l'écorce d'un arbre.
Un papillon originaire d'Afrique, d'où il émigre chaque été vers l'Europe toute entière, sauf l'extrême nord, visible dans nos contrées de mai à octobre, pas rare certaines années.
C'est un papillon nocturne, il butine le nectar des fleurs en vol stationnaire ; il s'agit d'espèces à corolle profonde, alors bien sûr le liseron, mais aussi des plantes telles le tabac, le datura, ou le chèvrefeuille, mais aussi pétunias, phlox ...

Tout comme la plupart des chenilles de Sphingidae, la chenille du Sphinx du liseron porte une corne, jaune à pointe noire ou totalement noire, oblique, au bout de l'abdomen, un scolus, à l'extrémité de son abdomen. Son utilité ? Peut-être effrayer un éventuel prédateur ! En réalité, un éperon sans aucun danger. Elle se nourrit sur le liseron, dévorant ses feuilles ; cette activité est nocturne, elle se cache la journée, en général à la base de la plante nourricière. Sa couleur est nettement variable, du vert pomme au brun pourpre, striée de bandes latérales obliques blanches et foncées. Elle aussi est démesurée, elle peut atteindre les 110 mm de long. Au terme de son développement sur le Liseron des champs (Convolvulus arvensis), la chenille s'enfonce en terre pour se nymphoser dans une loge de la taille d'un oeuf de poule.

S'en suivra une deuxième génération qui vole d'août à octobre, génération stérile en Europe centrale !
... A vérifier, selon certains chercheurs ...

      Le Dico local !

nymphose (n. fém.) : phase de vie ralentie de nombreux Arthropodes se situant entre le dernier stade larvaire et le stade adulte ou subadulte. Pendant la nymphose, l’animal subit d’importantes métamorphoses: des tissus se désagrègent (histolyse) tandis que d’autres se créent (histogenèse). Ces transformations dépendent de facteurs hormonaux. RETOUR

Spiritrompe : trompe, au repos, des papillons enroulée en spirale, en hélice. RETOUR

Scolus (n.m.) : pointe dressée ou prolongement sur le corps de certaines larves, qui peut correspondre aux pseudopodes, aux expansions latérales, aux saillies cornées de certaines chenilles ou aux branchies de certaines larves aquatiques. (Petit dictionnaire à l'usage de l'entomologiste de Jean-Philippe Desparins) RETOUR