Platycnemis pennipes Pallas, 1771

C'est une libellule au vol peu soutenu et elle reste généralement posée sur son support, appréciant le soleil, entre deux chasses. Elle se nourrit de petits insectes qu'elle capture en vol et croque une fois reposée sur son observatoire.
Les mâles ne montrent pas de réels comportements territoriaux mais circulent périodiquement à proximité des rives à la recherche des femelles. Lorsque deux mâles se croisent, ils adoptent une attitude d’intimidation, tout en se faisant face, attitude qui consiste à agiter et se montrer la face interne blanche de leurs tibias élargis. Très généralement, chacun repart de son côté et la prospection continue. Sitôt une femelle aperçue, le mâle la poursuit et la saisie au vol.
La ponte a lieu juste après la copulation qui peut dépasser la demi-heure, le couple restant en tandem sur la végétation flottante. Le mâle, accroché à la femelle derrière la tête par ses pinces annales, dressé au dessus de la femelle comme pour observer les environs d'éventuels prédateurs. Plusieurs couples ainsi formés peuvent se rassembler au même endroit pour la ponte.

L'incubation des oeufs s'étend sur quelques semaines puis les larves se développent jusqu'en hiver pour terminer leur développement lors de la saison suivante, elles peuvent résister à une courte période d'exondation.
(Exonder (s’)( v. pron.) : émerger, en parlant d’une terre inondée.

Au printemps, les émergences se déroulent à quelques centimètres au-dessus de l’eau, mais on pourra trouver des exuvies à plus d’un mètre sur la végétation, les troncs d’arbres.
Nos espèces locales apparaissent au milieu du printemps et disparaîtrons à l’automne.

C'est une libellule demoiselle très courante, et on pourra l'observer, de la plaine jusqu'à la moyenne montagne (1300 m), du mois de mai au mois de septembre, (variable en fonction de l'altitude et du climat) près d'eaux stagnantes (mares, lacs, étangs, gravières, bras morts, zones humides), ou plus ou moins lentes, (ruisseaux, rivières, fleuves), mais toujours riches en végétations, ne s'éloignant que très peu des milieux larvaires.

Cette famille des Platycnémididés comprend 25 genres répartis à travers l’Europe, l’Asie, l’Afrique, la Nouvelle-Guinée, mais en Europe, il n’en compte plus qu’un, le genre Platycnemis.
Les mâles de ce genre se reconnaissent aisément par leurs tibias portant de longs poils raides et largement dilatés en plume. Au repos, ils gardent les ailes jointes sur le dos, la cellule discoïdale est allongée et pratiquement rectangulaire.
Dans notre région, ce genre ne compte que trois espèces dont les mâles se différencient sans trop de difficulté, mais les femelles et les immatures posent bien plus de problèmes.
Fort heureusement, dans la moitié nord est de la France, seul P.pennipes se montre (ce qui limite les erreurs !).