Observation
de la Mésange charbonnière au nid.

La mésange est cavernicole, ce qui veut dire que naturellement, pour faire son nid, elle choisit la cavité d'un vieil arbre creux, éventuellement une cavité dans une quelconque muraille.

Il faut bien l'avouer, ce type de sites naturels se font de plus en plus rares ce qui conduit notre mésange à s'accommoder de toutes sortes de cavités artificielles, dont, bien évidemment, les nichoirs mis à sa disposition, nichoirs très appréciés et, généralement, pris d'assaut.

Pour exemple, une petite boîte récupérée, de taille modeste (20x20x12), qui devait servir au nourrissage des mésanges en hiver. Cette boîte a parfaitement rempli son rôle, sauf que, au printemps, un couple de mésange charbonnière se l'est appropriée pour en faire sa maison.
Le trou d'entrée, d'un diamètre de 30 mm, prévu pour éviter que les moineaux n'accèdent aux graines, convient parfaitement pour les mésanges. De toute façon, si cette entrée paraît trop grande pour notre couple, ils s'en iront, sachant parfaitement qu'un prédateur pourrait y pénétrer. Une fois la " boîte " adoptée, notre couple de mésange charbonnière va et vient autour de sa nouvelle caverne, apporte divers matériaux que l'un et l'autre jaugent, test pour rejeter du futur nid, beaucoup d'activités pour peu de résultats, du moins pendant une période d'une bonne quinzaine de jours. Alternant ses vas et viens, le mâle, non loin de là, pousse ses chants puissants et stridents à qui veut l'entendre : le coin est pris, inutile de s'aventurer ! Par ses chants, il délimite son territoire à l'intérieur duquel, un autre couple de mésange charbonnière ne pourra entrer. Inutile donc de disposer des nichoirs pour une  même espèce sans respecter un minimum de distance, un seul sera choisi, les autres délaissés.

Puis, tout s'accélère, très vite une belle quantité de matériaux s'entasse dans le nid, et, un matin, deux ou trois oeufs dans une laine apportée d'on ne sait où, un peu en désordre, sans grande cohérence pour l'instant .
Encore un peu de patience, et tous les oeufs sont pondus, il peut y en avoir une bonne douzaine ! ou un peu moins. L'observation en dénombre cinq du début à la fin .
Seule la femelle mésange couve les oeufs et ne sort du nid que pour faire ses besoins, s'ébrouer vigoureusement, faire une petite virée et rentrer très vite au nid poursuivre la couvaison qui se prolongera sur 13/15 jours.
C'est d'ailleurs durant ces escapades du nid que l'on peut observer un comportement particulier de certains oiseaux de la famille des Passereaux où la femelle couve seule ses oeufs : elle réclame la nourriture au mâle imitant le comportement juvénile. Les oisillons de la Mésange charbonnière naissent presque totalement nus , juste quelques poils sur le crâne et le dos, les yeux clos, et sont donc totalement incapables de se débrouiller seul.
On les dit : nidicoles (adj. Se dit d'un oisillon incapable de se mouvoir et de se nourrir par lui-même, qui reste donc dans le nid et dépend totalement de ses parents.), par opposition aux oisillons nidifuges ( adj. Se dit d'un oisillon capable, à sa sortie de l'œuf, de se mouvoir et de se nourrir lui-même ; les poussins, les canetons sont nidifuges).

Ils sont nourris par les deux parents de toutes sortes de petits insectes, chenilles et araignées et grandissent assez lentement. Les yeux s'ouvrent à 9 jours et les petits restent au nid de 18 à 24 jours, durée dépendant totalement de la qualité et de la quantité du nourrissage.
Une fois sortis du nid, le travail n'en est pas pour autant fini pour les adultes mésanges. Les petits se déplacent en groupe, piaillant de manière très caractéristique, comme si chacun signalait sa présence à l'autre et surtout aux parents qui, constamment harcelés, ne cessent de les nourrir.

Autre de jeunes mésanges charbonnières faisant une petite sieste, tête dans les plumes, en attendant le retour des parents qui les nourrissent encore bien 15/20 jours après la sortie du nid (Merci pour le petit cadeau !).