Ajuga reptans L. 1753

Cette Bugle rampante est une plante vivace, hémicryptophyte, basse à petite, de 10 à 40 cm à longs stolons aériens, rejets radicants, rampants, feuillés, donnant naissance à une nouvelle rosette qui elle même émettra de nouveaux stolons, ainsi, cette plante s'installera très vite dans un environnement à conquérir.
La tige simple est dressée, quadrangulaire (section carrée), poilue alternativement sur 2 côtés opposés sur 2 rangs en haut, nue en bas.
Les feuilles radicales, disposées en rosettes, sont oblongues, spatulées, opposées, progressivement et longuement pétiolées (base atténuée en pétiole). Les caulinaires, peu nombreuses, sont plus petites, sessiles, ovales.
Le limbe est mince à bord plus ou moins ondulé, crénelé, le sommet arrondi. La face supérieure est glabrescente, la face inférieure glabre.

La floraison démarre au tout début du mois d’avril pour se prolonger jusque fin septembre.

Les fleurs, de 1.5 à 2.5 cm de long, sont bleu mauve, plus rarement roses ou blanches, généralement veinées de bleu pâle. Dépourvues de pédoncule, elles sont réunies en épis, lâches, feuillés, violacés, groupés en verticilles superposés à l’aisselle des feuilles supérieures.
La corolle, en tube, est longue de 1 à 1.5 cm avec une lèvre supérieure, réduite ou absente, et une inférieure formée de trois lobes, 2 latéraux et 1 médian nettement plus developpé et échancré. Chaque fleur présente 4 étamines groupées par deux et de taille différente, soudées à la corolle, elles dépassent nettement du tube de la corolle.
Les bractées sont ovales, entières parfois lavées de bleuâtres ; celles des parties supérieures plus courtes que les fleurs épanouies.
Le calice est velu, il est en cloche avec 5 dents égales, triangulaires, aussi longues que le tube mais plus court que la corolle.

Les fruits sont des achaines, tétrakènes globuleux, glabres, à surface ridée. Les graines seront disséminées par les fourmis.
C’est une plante très mellifère comme toute la famille des lamiacées très appréciée des abeilles et autres bourdons.
Espèce de mi-ombre ou héliophile, cette bugle fréquente à peu près toute l’Europe, de la plaine jusqu’à 2000 mètres, rare en régions sèches, absente dans le Midi méditerranéen.

Le Bugle de Genève, Ajuga genevensis, est une espèce voisine, assez semblable mais cette bugle n’émet pas de stolons et les feuilles sont nettement dentées. De plus sa tige est uniformément couverte de poils.
Une plante qui présente une nette préférence pour les endroits secs des régions plus chaudes.

Polémique autour de cette plante, deux graphies s’affrontent sur la toile,

Et finalement, comment dire !

   => Bugle rampante ou Bugle rampant ?

Voilà une petite plante, très jolie au demeurant, mais surtout, très à la mode ces derniers temps !
Une petite plante qui se paye le luxe des deux genres, tantôt on la trouve au masculin et, quelques lignes plus loin, la voilà au féminin !
Une petite enquête s'impose, qu'en pensent nos dicos ?

https://www.larousse.fr/

bugle n.f. Labiée des bois humides, aux fleurs d'un bleu violacé en épi serré.
bugle n.m. Instrument de musique proche du clairon militaire.

 

https://www.dictionnaire-academie.fr/

BUGLE (nom féminin: botanique). Plante herbacée de la famille des Labiées, aux longs rejets rampants, aux fleurs bleues, roses ou blanches. La bugle était jadis utilisée comme astringent et comme vulnéraire.
BUGLE (nom masculin. Étymologie : XIX siècle. Emprunté de l’anglais bugle (horn), « cor de chasse », lui-même tiré de l’ancien français bugle, « buffle, jeune bœuf »). Instrument de musique en cuivre, à pistons, en usage dans les fanfares et dans les musiques militaires.

Que voilà une enquête rondement menée ! Finalerment notre bugle est bien rampante.